Quand la cloche sonne …

Hanaa Khachaba Nermine Khatab Dimanche 22 Septembre 2019-14:24:25 Dossier
Quand la cloche sonne …
Quand la cloche sonne …

A chaque nouvelle rentrée scolaire, c’est le tracas pour les parents. Entre ruée vers les magasins et  prix ne cessant de bondir, les parents s’inquiètent. Le coût des manuels pèse lourd dans la balance, sans compter celui des uniformes et chaussures, entre autres. Des courses qui pèsent sur le budget des Egyptiens chaque année. Face à cette charge, l’Etat a procédé à l'organisation des expositions où les fournitures scolaires sont assurées à des prix abordables.

 

Au mois de septembre, les écoles rouvrent leurs portes. Les élèves retrouvent leurs bancs au terme de longues vacances d’été, tandis que les parents, eux, se voient pris au piège d’une infernale spirale d’achats.

A moins d’une semaine de la rentrée scolaire, c’est la ruée vers les magasins d’uniformes, de chaussures et autres fournitures scolaires. Et ça coûte ! Les familles continuent de préférer la traditionnelle virée des magasins plutôt que de se tourner vers les achats en ligne.

Cette période de l’année est la plus redoutée des familles égyptiennes. Qui dit rentrée dit courses onéreuses. Mais qu’en est-il des frais scolaires ? Voilà de quoi de plus faire délier les cordons de la bourse des parents. Des sommes vertigineuses qui viennent s’ajouter au stress de tous les ans, à la même période. La rentrée n’est pas uniquement synonyme de paiement d’argent. Elle fait aussi appel aux embouteillages monstres et aux après-midi d’humeur massacrante des enfants boudeurs qui ont encore du mal à se mettre à l’étude.

Qu’on le veuille ou non, la rentrée est à quelques pas. Pourtant, des élèves inscrits dans les écoles internationales ont déjà repris le chemin des écoles. D’intensifs préparatifs précèdent le jour de la rentrée. C’est peut-être la période la plus amusante pour les écoliers. Mais la moins agréable pour leurs parents.

"Des stylos, des gommes, des crayons à papier, un taille crayon." Khadija fait la liste de ce qu'elle achètera pour sa rentrée en CE1. Sous le regard amusé de sa maman, la petite fille de 6 ans la rassure, elle ne fait pas de caprice dans les rayons du magasin. "Mon grand-frère, lui, voulait des stylos effaçables, moi des stylos normaux ça me va aussi", dit la fille rusée et agréable.

Les papeteries sont bondées d’enfants ravis d’aller faire les emplettes, accompagnés de leurs parents, pour acheter les nouveaux stylos, crayons à couleurs, cahiers et tous genres de fournitures scolaires neuves et pratiques. Les pères et mères en sortent, pratiquement fauchés, après y avoir dépensé le dernier sou sur un matériel scolaire pouvant être satisfaisant pour un jeune ingénieur ou un businessman à la fleur de l’âge. Mais, comment oser refuser une demande si douce, quoique trop insistante, mêlée à un regard enfantin plein d’espièglerie, venant de leur enfant chéri ? Il faut surtout préciser que le matériel comprend évidemment un sac à dos tout neuf, assorti d'un sac à manger, d'une boîte à manger et, n’oubliez pas, d'une bouteille d’eau qui va avec ! Un set complet pour plaire aux petits enfants, impatients d’aller faire le show dans la cour de l’école.

Si par le passé, le quartier de Faggala (près de la Place Ramsès) était La Mecque des parents à l'approche de la rentrée pour acheter les fournitures scolaires, aujourd'hui encore ce quartier reste le refuge sûr aux familles, non seulement de la moyenne classe mais dorénavant de toutes les catégories de la société, vu les coûts très élevés de ces fournitures.

Cette liste de fournitures n'était, même par le passé, requise qu'après le premier jour de la rentrée, mais à présent, cette liste est disponible d'avance sur les méls des parents.

Quant à l’uniforme, il n’est pas moins coûteux que la suite de la liste d’achats. Il y a des établissements scolaires qui distribuent eux-mêmes l’uniforme quelques jours avant la rentrée. Le prix est généralement exclu des frais de scolarité. D’autres écoles déterminent une boutique de vêtements pour la vente de l’uniforme. Un trajet vers ce magasin est donc nécessaire pour s’en acquérir. Comme les prix sont en hausse d’année en année, des familles tentent au mieux d’ajuster l’uniforme d’un frère aîné pour correspondre à son cadet. Un uniforme reste recyclable pour tous les âges. Un pantalon un peu trop long appartenant à l’aîné de la famille peut servir de short très convenable à son jeune frère de quelques années de moins, après quelques rétrécissements au niveau de la taille et ainsi de suite. A la rentrée, de nombreuses familles égyptiennes cherchent à se serrer la ceinture, afin d’être en mesure de fournir à leurs enfants tout ce dont ils ont besoin pour un bon début d’année.

Fini les achats, les frais de scolarité versés, c’est au tour du trajet maison / école, école / maison, de taper sur les nerfs des parents. Le trajet en lui-même n’est pas aussi épuisant que les rues qui deviennent sens dessus dessous avec la rentrée. Comme si tout le peuple sortait dans la rue exactement à la même heure ! De rue en rue, les files de voitures se prolongent sur des kilomètres, accentuant le stress né d’une longue journée au travail. L’étonnant est que ces embouteillages sont une des caractéristiques typiques de la rentrée, et de seulement une ou deux semaines après. Ensuite, ces bouchons de trafic ne seront plus récurrents ni trop gênants comme au début. C’est vraiment un fait étrange et un peu incompréhensible. Comme si à mesure que l’école continue, les élèves rejoignent leurs classes de moins en moins ! Il ne faut pas manquer de dire que les autorités responsables du trafic font de leur mieux chaque année pour maintenir l’ordre dans la rue, en intensifiant les patrouilles et les check-points, afin d’assurer la plus grande fluidité possible.

Quand la famille rentre, c’est une autre galère qui se déclenche. Après le repas, les enfants doivent se mettre au travail. Les après-midi sont généralement consacrés aux devoirs, avant de sortir pour pratiquer le sport préféré. C’est là que le stress monte encore d’un cran. Le temps presse, l’enfant traîne, la maman sort de ses gonds. Un cercle vicieux de colère qui s’enchaîne à longueur de l’année scolaire, monte en crescendo à l’approche des examens de mi-année, et atteint son paroxysme en fin d’année. La majorité des parents égyptiens s’adonnent à fond aux études de leurs enfants. Ils les aident eux-mêmes en expliquant les leçons, corrigeant les devoirs…bref, en suivant de très près leur évolution et performance en école. D’autres parents, faute de temps ou par manque de talent d’apprentissage, trouvent mieux de payer des leçons privées à leurs enfants, en dehors des horaires d'école.

Si la rentrée scolaire s’avère aussi épuisante, elle reste tout de même inévitable. Ces quelques heures passées à l’école loin des jupons de maman, font office d’escapade matinale surtout aux mamans qui ne travaillent pas. Elles peuvent donc profiter de ce temps libre, pour se détendre, recharger leurs batteries pour pouvoir continuer de remplir leurs tâches sans trop se plaindre.

Bonne rentrée !

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